Mon année 2001 /1
PRENDS-MOI 01.03.2001
Prends-moi dans tes bras, très fort
Dis-moi avec ta tendresse que tu m'aimes
Pour toujours, encore et encore
Et qu'à toi rien ne me reprenne.
Serres-moi tout contre toi
Et ne me lâche plus
Car il n'y a qu'avec toi
Que je suis bien et pas perdue
Car il n'y a qu'auprès de toi
Que tout vaut d'être vécu.
SENTIMENT D'INEXISTENCE 04.03.2001
Sentiment profond d'inexistence
Sentiment de solitude intense
Sentiment de n'être qu'un grain
De poussière qui ne vaut rien
Qu'on piétine sans le regarder
Qu'on abandonne dans son irréalité
Qu'on écrase en l'ignorant
Je ressens une souffrance
Si profonde, si immense
Quelle est donc mon appartenance ?
Quelle est donc mon identité ?
Quelle est donc ma place dans ce silence ?
Dans lesquels le monde m'a ancré.
POUR TOI ET POUR MOI 10.03.2001
Pour toi Seigneur, peut-être
Il est même sûr
Que ma vie a une raison d'être
Et qu'elle continue à avancer à ta mesure.
Pour moi, le combat
Quelle me demande de mener
Me détruit au fond de moi, m'abat
M'épuise, me pousse à l'abandonner
Malgré mon désir de te servir
De te suivre, de t'honorer
De te faire confiance, de t'obéir
D'entièrement à toi, me donner
Malgré mon envie, mon désir
D'honorer ma foi
Que je n'ai qu'en toi
Je suis avec le besoin de partir
Loin de ce monde qui n'est pas le mien
Afin de te rejoindre dans la paix
L'amour, la sécurité… de ta main
D'être avec toi pour l'éternité
Et de remplir mon besoin
D'être à tes côtés
Dans ta paix.
PROFONDE SOUFFRANCE 10.03.2001
Lorsqu'une âme est dans une profonde souffrance
Rien ne peut l'expliquer
Aucun mot ne peut la traduire
Elle est si intense
Même le silence ne peut l'apaiser
Elle est alors là pour nous détruire
Sans qu'on puisse réagir
Pour que sa présence ne continue à nous anéantir
Mais elle est si forte
Que malgré mon cœur qui continue à battre
Au fond de moi, je suis morte.
AU FOND DU NOIR EN PERMANENCE 10.03.2001
En ce moment et en permanence
De manière si forte, si intense
Au creux de ma vie
Je ne me suis jamais autant sentie
Aussi seule dans notre monde
Et écrasée en moi par une douleur tellement profonde
Submergée par tant de questions
Anéantie par mes émotions
Inutile, de trop, pas à ma place
Avec un cœur qui totalement se brise et se casse
Je le sens
Je le sais
Au fil de mes sentiments
Au fil de mes pensées
Que je vais sous peu vous quitter
Partir pour toujours, tout délaisser
Je sais Seigneur que telle n'est pas ta volonté
Mais je ne me sens plus capable d'assumer
Ma vie où je ne suis pas à la hauteur
Où tout m'angoisse et me fait peur
Je n'en peux vraiment plus
Je me sens en moi, en tout trop perdue.
EN MILLE MORCEAUX 11.03.2001
En mille morceaux, je me sens brisée
Je me sens comme un vase d'argile
Qui est si fragile
Et qu'on vient de faire tomber
En mille morceaux, je me sens piétinée
Je me sens comme un miroir
Sur lequel on vient de s'asseoir
Et qu'on ne pourra pas recoller
En mille morceaux, je me sens morte
Je me sens comme une ville
Qu'on vient de bombarder par une multitude de chocs
Qu'on ne pourra reconstruire d'un simple fil
En mille morceaux, je me sens anéantie
Je me sens comme un cœur
A qui on a volé ses heures
Et à qui on ne pourra rendre la vie
En mille morceaux, je me sens cassée
Je me sens comme un bout de papier
Qu'on vient de déchirer
Et qu'on ne pourra jamais reconstituer
En mille morceaux
Je me sens dans ma vie déstabilisée
Et aucun silence, aucun mot
Ne pourra la relever
En mille morceaux, je n'ai pas d'utilité
Que celle de m'effacer
REGARD SUR MON DEPART 11.03.2001
Je vais bientôt vous quitter
Pour vous
Ce sera alors peut-être trop tôt ou avec trop de retard
Pour vous
Tout dépend de votre regard
Porté par vous
Sur mon départ
DEVOILER OU GARDER SECRET 13.03.2001
C'est dans le bleu de mes larmes et leur transparence
C'est dans les absences de mes présences
C'est dans mes paroles et mes silences
Que je m'exprime ou garde tout en moi secret
C'est dans les tensions de mon cœur
C'est dans les douleurs de mes heures
C'est dans mes angoisses et mes peurs
Que je m'exprime ou garde tout en moi secret
C'est dans l'immensité de mes questions
C'est dans la nuit de mes dépressions
C'est dans mes luttes et mes abandons
Que je m'exprime ou garde tout en moi secret
C'est dans les doutes de mes incertitudes
C'est dans la profondeur de mes solitudes
C'est dans l'irréalité de mes habitudes
Que je m'exprime ou garde tout en moi secret
C'est dans la multitude de mes incapacités
C'est dans l'inexistence de mon identité
C'est dans mes angoisses et mes sentiments d'insécurité
Que je m'exprime ou garde tout en moi secret
C'est dans mes attitudes de vouloir affronter ou fuir
C'est dans mes envies de tout quitter, de partir
C'est dans le fait de vivre ou mon besoin de mourir
Que je m'exprime ou garde tout en moi secret
IMPUISSANCE ET LIMITES 13.03.2001
C'est face à l'impuissance
Que je me retrouve en permanence
Alors pourquoi continuer
A vivre quand il faut lutter
Dans la profondeur de mes douleurs et de mes angoisses
Qui me paralysent, m'oppressent et me glacent
Dans la profondeur de ma solitude et de mon sentiment d'inexistence
Qui m'anéantissent et me brisent toute espérance
C'est face à mes limites
Que je me retrouve sans cesse détruite
Alors pourquoi continuer
A vivre quand il faut lutter
Lorsqu'on cherche notre identité et qu'on ne la trouve pas
Lorsque au fond de soi plus rien ne va
Lorsque le besoin de mourir est là
Lorsque tout nous semble que combats
C'est face à des limites et mon impuissance
Que je me retrouve en permanence
Alors pourquoi continuer à vivre ma vie
Où je me sens au plus profond de la souffrance et de la nuit ?
PETITE FILLE A FEMME 14.03.2001
Au mois de janvier
En 1975, l'année
Je suis arrivée dans votre vie
Puis au fil du temps, j'ai grandi
De toute petite fille entourée, équilibrée
Je me sens maintenant, je suis devenue
Une jeune femme bien seule, déstabilisée et désorientée
Avec le profond sentiment de ne pas avoir d'identité
De n'être que monstrueuse, sale, inutile, de trop… par tout son vécu
Une toute petite fille, j'aimerais
Redevenir pour retrouver
Ce que j'étais, et ne suis plus maintenant
Et que je ne trouverai plus même avec du temps
Une toute petite fille, j'aimerais
Demeurer pour toujours
Pour vivre dans l'ignorance des abus et le sentiment de la sécurité
Et ne connaître que ce qu'est le réel amour
Maintenant, jeune femme je suis
Et je me sens au plus profond de moi-même
Brisée, inexistante et anéantie
Y-a-t-il dans ce monde que de la haine ?
Maintenant, je ne suis qu'une femme qui ne vaut plus rien
Qui ne vaut pas plus qu'un grain
De poussière dont on se préoccupe autant
Que de l'invisible vent
De cette femme que j'ai envie de détruire
Rayer de ce monde, de l'avenir
Que dois-je en faire ?
La laisser peu à peu, si c'est possible, se reconstruire ?
La pousser à faire face à ses guerres intérieures ?
Où la laisser atteindre son envie de partir pour un autre monde, bien meilleur ?
Le choix est vite fait
Mais ce ne serait sûrement pas celui qu'on me conseillerait
Le choix que je désire
Je dois me l'interdire
Et pourtant, je dois vous l'avouer
Il est en moi tellement ancré
Que lui résister m'est difficile
Tout quitter rendrait tout pour moi à assumer, plus facile et si paisible
TOI QUI EST MON PERE 14.03.2001
Toi qui est mon Père
Toi qui m'aimes et m'attends je le sais
Toi qui as permis ma naissance sur cette terre
Et tout ce qui dans ma vie s'est réalisé
Je te demande du fond de mon cœur
Pour toujours, en cet instant
Je te prie de me rappeler à toi
Pour demeurer dans tes bras
Loin d'ici, je veux partir
Je ressens tant le besoin de te rejoindre, dès maintenant
Cela sans plus attendre, même une seconde
Je ne veux plus rester dans ce monde
C'est au-delà de mes forces de rester ici encore un instant
Toi qui est mon Père
D'un cœur sincère
Je t'en prie, je te supplie
Reprends moi, reprends ma vie.
UN AVENIR DE MORT 14.03.2001
Tout autour de moi
Tout au fond de moi
Mon monde est entrain de s'effondrer
Et j'ai le sentiment d'avoir dans la tombe, mes deux pieds
Et que mon seul avenir
Et de maintenant mourir
Et je dois vous l'avouer
En toute sincérité
Que mon seul désir
Est de tout abandonner, vous laisser et partir.
L'HORLOGE DU COEUR 14.03.2001
L'horloge tourne
Les heures avances
Mais rien détourne
Mon esprit qui encore et encore, pense.
Je me sens si fatiguée
J'aimerais pouvoir arriver à dormir, me reposer
Mais l'horloge de mon cœur a décidé
De ne pas me laisser en paix
J'ai l'impression d'avoir une usine
Dans mon cœur, ma tête
Qui jamais ne s'arrête
Qui sans cesse fait tourner ses machines
L'horloge de mon cœur
Sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit
Tourne encore et toujours en moi
Au rythme de mes angoisses et de mes peurs
L'horloge de mon cœur, alimentée sans interruption
Par toutes mes émotions et mes remises en questions
Ne veut pas marquer un temps d'arrêt
Et respecter mon besoin de me reposer
Elle ne sait faire qu'une chose
Me tourmenter par une multitudes de pensées
J'essaye de lui imposer des pauses
Mais elle semble vouloir les ignorer
Je me sens par elle, si oppressée
Elle me force à faire face à tant d'événements
Tant de souvenirs de mon passé
Qui se conjuguent au présent
Je me sens totalement écrasée
Effondrée au plus profond de mon âme
Elle ne veut pas un peu me libérer
Au contraire, elle continue et me condamne
Elle continue en permanence
A m'imposer souffrance sur souffrance
A m'envahir par des souvenirs
Qui ne me pousse qu'à vouloir mourir
Pour enfin souffler
Et te rejoindre mon Père, en ta paix.
PETITE SARAH A SON CHER SAMUEL 14.03.2001
Tu allais sur ta première année de vie
Et pourtant ton cœur s'est arrêté
Toi mon petit ange, toi mon ami
Dans mon cœur, pour toi une place s'est créée
Et te voilà pour toujours parti
Nous laissant à chacun un vide impossible à combler
Je suis là à vouloir mourir
Car au fond de moi, ma souffrance
Et trop forte et trop intense
Seul Dieu sait pourquoi il t'a fait partir
Pourquoi ceux qui veulent vivre
Nous sont retirés et partent en premiers ?
Pourquoi ceux qui veulent mourir
On leur impose de rester ?
Toi mon petit ange, mon ami
Libre et loin de ce monde de souffrances
De combats et de haine, tu es parti
Ton départ a été d'une bien trop grande avance !
J'aurais voulu te donner mon cœur
Pour que tu puisses continuer à vivre
Dans l'amour de ta famille, dans le bonheur
Et te donner ainsi ma place qui n'a pas d'avenir !
Mon très cher Samuel
Devenu un petit ange au ciel de l'Eternel
Ta présence, tes sourires nous manqueront
Mais jamais nous ne t'oublierons !
Que sur cet unique bon chemin, dans ce nouvel univers
Où tu as rejoint notre Père
Maintenant tu es entre ses bonnes mains
Tu trouveras : paix, amour, joie et … sécurité sans limite et sans fin
Là où tu te trouves maintenant
Tu ne manqueras de rien
Tu seras au cœur du bien
Mais à travers le temps
A nous, tu nous manqueras
Au cœur de nos moments
Nos pensées seront pour toi
A chaque instant
Notre âme sera avec toi !
VOL DE MA VIE 15.03.2001
Ils m'ont volé
Mon cœur et mon âme
Ils ont abusé
De mon corps de femme
Ils ont en moi tout brisé
Mes rêves, mes projets
Mon existence, mon identité
Toute mon intimité
Ils ont provoqué
En moi tant de blessures
Qu'on ne pourra pas panser
Il y a en moi trop de cassures
Comment me relever
De ces expériences
Qui m'empêche de retrouver
En moi un peu de paix et de confiance
Comment surpasser
Mes angoisses, mes peurs
De plus me faire dominer
CHAOS 15.03.2001
Tout me semble de trop
A vivre et à assumer
C'est en moi un total chaos
Que je ne veux plus affronter
Je veux et vais rapidement bientôt
Tout laisser, tout abandonner
Car repousser mes limites, de plus en plus
En permanence, sans m'arrêter
C'est au fil du temps devenu
Au-dessus de mes capacités
Je me sens à jamais perdue
Je me sens sans identité, sans plus aucune utilité
Je n'en peux vraiment plus
Maintenant de ma vie, je n'en veux plus.
ANGOISSES DE MORT 15.03.2001
Angoisse, angoisse
En moi, tu passes
Tu viens et tu demeures
Au fond de mon cœur
Au fond de moi, tu me glaces
Tu me paralyses et me casses
Tu me brises et m'enterres
Au fond de la nuit où le silence devient mon univers
Angoisse, angoisse
En moi, tu as volé une place
Que j'ai l'impression de ne pouvoir récupérer
C'est celle de la profonde paix
En moi, tu t'es installée
Pour détruire ma personnalité
En moi, tu as réussi
A anéantir ma vie
Angoisse, angoisse
Tu me mets en permanence, face à face
A la mort, au désir profond de dès maintenant, partir
Au besoin de définitivement m'effacer, et de mourir.