Ces mots qu'on ne voulait pas dire (Sylvie Corman)
Ces mots qu'on ne voulait pas
dire
Seigneur tu connais si bien mon désir de te plaire, et
pourtant je m’emballe par des mots qui engendrent des maux. Dans ma soif d’aller
de l’avant, j’oublie l’essentiel si souvent : tenir ma langue en bride et
la dompter vaillamment.
Quand j’étais enfant, mon Grand Père me disait avec sagesse lorsque je me
lamentais d’avoir pris un revers : " avant de parler, il faut
tourner sept fois ta langue dans ta bouche et tu auras moins d’ennuis !
- Mais pourquoi sept fois Grand Père ?
- Parce qu’entre temps tu auras oublié ce que tu voulais dire, et si tu étais
en colère, celle-ci aura eu le temps de retomber. Alors tu ne regretteras pas
ce que tu as dit ! "
Je me souviens petite fille que j’étais, essayant consciencieusement de faire
le tour de ma bouche avec ma langue en comptant, ce qui me demandait beaucoup d’application ;
mais entre temps, un papillon passait, une copine m’appelait ou un événement
quelconque m’emportait vers autre chose et hop, oubliée l’intention première de
riposter, de râler, de maudire ou de médire.
Je ne suis plus une petite fille, mais il m’est arrivé parfois de voir naitre
une larme dans l’œil de mon amie ou de ma collègue, ou de faire disparaitre le
sourire de mon mari ou d’autres interlocuteurs, pour ne pas avoir pris le temps
de tourner ma langue sept fois…. Je ne sais pas si sept fois avait un rapport
avec le fait de pardonner sept fois, voire sept fois soixante dix sept fois !
Mais une chose est sûre, le conseil était avisé. Nos relations sont un peu
comme le vase de cristal précieux qui peut se briser par notre maladresse,
notre brutalité ou notre impatience.
Mon amie handicapée moteur m’a confié récemment que bien souvent l’attitude et
les paroles des autres, parfois même des frères et sœurs de l’église, le recul
devant son handicap ou au contraire l’excès de zèle frisant l’autoritarisme
comme si elle avait perdu sa tête en même temps que ses jambes, lui font
beaucoup de mal… Ça m’a fait réfléchir et je me suis dit qu’effectivement, tout
ces mots qu’on ne voulait pas dire, tous ces regards méprisants ou encore ces
attitudes qui dévalorisent, n’ont pas de sens ni de place dans notre marche
avec le Christ.
Alors Seigneur, ma prière encore aujourd’hui, est d’emprunter ce chemin qui s’attache
à développer un regard d’amour patient sur mes proches, mes amies, mes sœurs,
et ceux que je croise et que je côtoie… C’est aussi que je m’efforce à n’ouvrir
la bouche que si ce que j’ai à dire est plus beau que le silence, pour que mes
paroles deviennent un engrais productif pour ton royaume, et non un désherbant
acide qui détruit les autres.
Jacques 3.9-11 (version Parole Vivante) : " …tantôt nous nous servons de notre langue pour louer le Seigneur,
notre Père, tantôt pour maudire les hommes créés pourtant à l’image de Dieu.
Ainsi, de la même bouche sortent bénédictions et malédictions. Mes frères, ils
ne devraient pas en être ainsi. Avez-vous jamais vu de l’eau douce et de l’eau
salée jaillir par la même ouverture d’une source ? "
Sylvie Corman
(Source : TopChrétien)
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