Avant de partir (poème)
Avant de partir...
Pauvre coeur qui n'est plus que pierre,
Tu veux éteindre la lumière...
A quoi peut bien servir l'aurore
Si l'amertume est à plein bords ?
Au large, au loin, les souvenirs
Qui ne font même plus sourire.
Que le vent souffle et les emporte
Ces nombreuses feuilles mortes !
Avant l'heure du non retour,
La nuit que tu appelles jour,
Ecoute ce que j'ai à te dire,
Ce qui de mon âme transpire.
Je ne veux pas te voir partir,
Donner suite à tes délires,
Parce que tu te sens pas bien,
Parce que tu ne sens plus rien !
Sans doute, je n'ai pas compris
A quel point tu as été pris
Par cette pieuvre si malsaine
Qui te fait couler et t'entraîne...
Mais ce n'est pas une raison
Pour plonger à la déraison,
Toujours plus bas, toujours plus loin,
Sans plus d'envies ni besoins.
Oh! je ne suis pas dans ta peau
Et mon esprit n'a pas pris l'eau
De tous côtés, de toutes parts,
Pour ôter à la vie sa part.
Pauvre coeur qui n'est plus que pierre,
Tu veux éteindre la lumière...
Elle est déjà si vacillante
Que ma voix se fait suppliante !
Relève-toi, je t'en implore !
Regarde cette fleur éclore...
Elle s'ouvre cette vie...
A ce jour, elle te convie.
Demain sera un autre jour,
Une autre fleur dira bonjour.
Demain sera une autre aurore
Que ta nuit ne viendra pas clore !
Petit à petit, il poindra
Ce soleil qui t'éblouira,
Car, derrière toutes ces fleurs,
Il est un grand Dieu bienfaiteur.
Oui ! ton coeur ne sera plus pierre.
Tu verras enfin la lumière
Telle qu'elle brille vraiment
en Jésus, éternellement !